top of page
  • CARNET

L'AFTER SHOW À LA GALERIE KOMMET



L'AFTER SHOW À LA GALERIE KOMMET

Commissaire d'exposition Émilie d'Ornano

en collaboration avec Valentine Robert


Pour sa nouvelle exposition, KOMMET a le plaisir de s'associer au Centre Wallonie Bruxelles dans le cadre de sa « Saison Parallèle ›› lyonnaise. Cette programmation transdisciplinaire a pour objectif de mettre en avant la scène artistique basée en Fédération Wallonie-Bruxelles. A KOMMET, deux territoires se réunissent par l'intermédiaire de deux artistes : Louise Porte, née en France, basée entre Lyon et Paris, et Harold Lechien, né en Belgique, basé à Bruxelles. Tous deux questionnent notre rapport au quotidien, à notre environnement mais aussi à la place que nous accordons à l'affectif dans nos sociétés contemporaines. Ils créent et façonnent de nouveaux récits mais avec des esthétiques bien distinctes. Le travail de Louise Porte se retrouve alors à la lisière des arts visuels et scéniques tandis qu'Harold Lechien a une pratique des arts visuels formellement tournée vers l'image imprimée et les médias numériques. Le terme « duo show » s'entend plus que cela ne se voit. Dès leur première rencontre, il a été question de composer un récit à deux où chaque élément présent dans l'espace se ferait écho.


Dans cette exposition, les visiteurs sont conviés à découvrir l'afterd'un événement dépourvu de vie. La mise en scène rayonne mais il semblerait que tout reste en suspens. Louise Porte etHarold Lechien invoquent un espace fictif et absurde hors du temps. Pour vite s'en rendre compte, il suffit au visiteur d'observer la photo d'une sculpture antique nichée dans un panneau publicitaire lumineux. Plusieurs réalités et temporalités s'y entremêlent : la statue d'un homme est recouverte à quelques endroits stratégiques de pics anti-pigeons, grossièrement collés, dans lesquels se sont coincés des serpentins de fête. Cette photographie de Louise Porte est rapidement devenue l'œuvre matricielle de cette exposition, le point de départ d'une narration coécrite avec Harold Lechien.


Malgré l'abandon de l'espace par les individus, la représentation du spectacle subsiste au travers de multiple « vestiges ›› délaissés. Impossible de dater ce moment mais des récits émergent et l'on fantasme sur ce que l'on aurait vraisemblablement manqué. A la manière d'un cataclysme naturel, le mobilier, emprunté aux codes de |'événementiel, semble comme fossilisé, complètement figé. Certains objets oubliés - ou abandonnés de manière précipitée - arborent ce même revêtement minéral. Ces éléments perdent ainsi leur singularité pour se retrouver pétrifiés dans une standardisation manifeste de l'objet. Ces vestiges, à l'esthétique quasi-archéologique, pourraient faire remonter à la surface des émotions et des souvenirs du passé. Bien que la présence physique d'individus ait disparu, des oiseaux prennent le relai. Animal a priori dénué d'expressions, ces volatiles extériorisent ici de manière exacerbée et burlesques certaines de nos émotions ou états de corps : ivresse, joie, détente ou encore hilarité.


L'after show met en présence la réalité d'une absence : L’instant est passé mais on se le re-présente au travers d'éléments abandonnés. Ce ne sont pas les détails de cet hypothétique événement qui sont l'objet du désir, mais bien la représentation illusoire de ce désir. Ici, le fantasme surgit via le manque - ce que l'on imagine avoir raté. Louise Porte et Harold Lechien ont, en quelque sorte, statufié ce moment, donnant ainsi de multiples interprétations pour le spectateur. Le doute plane, est-ce un regard tourné vers le passé, le présent ou encore une réflexion portée sur le monde d'après? Dans cette exposition, les artistes nous incitent à nous immerger dans l'absurde aussi bien que dans la frustration d'avoir, peut-être, manqué le show de l'année.

Emilie D'Ornano



Voir les images de l'exposition "L'after show" à la galerie KOMMET:




bottom of page